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Let Them Talk

10 juillet 2015

Rideau de fin?

On s'est pas mal baladé depuis tout ce temps. Une FIV, 12 embryons, 5 blasto, un transfert, un test positif. La FIV parfaite. Pas trop éprouvante physiquement, psychiquement prête, un soutient sans faille de Ray, et un test positif pour couronner le tout.

Positif, mais à peine. L'infirmière du labo nous a dit de ne pas nous réjouir trop, que le taux est très bas, que l'accroche a du être très tardive. On continue les prises de sang tous les deux jours. Deux jours passent, l'angoisse au corps. Pas de sang. Le taux double. Deux jours de plus, le taux double encore. Et encore. On commence à se dire qu'on est vraiment verni, on ose prendre une bouffée d'oxygène. Le taux double encore.

Patatras perte de sang, urgence, tout va très bien madame la marquise; le col est irrité, mais le taux a doublé.5 semaines.  Un ami vient passer la soirée à la maison. Dans la soirée je vais aux toilettes. Pas de doute envisageable c'est finit. Je ne me vois pas lui dire "excuse moi, est ce que tu peux rentrer chez toi, je suis entrain de faire une fausse couche". Je vais me coucher. C'était trop beau. J'ai un amas de cellule de 5 semaines qui s'en va et je ne me suis jamais sentie aussi triste.

Clopin clopant, on retente après les grandes vacances pour un TEC. Je trouve le traitement plus éprouvant psychologiquement. Notamment en raison de la durée. Entre la première injection de blocage et le jour du transfert il se passe presque deux mois. C'est long. Deux jours avant le transfert, je perds du sang. J'appelle l'hopital, j'ai mes règles. On annule. Aucune explication. Ca n'arrive jamais, ils ne connaissent pas ce cas de figure et mes dosages hormonaux ne l'expliquent pas. Lol.

Décembre c'est repartit. Avec le même traitement. Résultat prévu le 25 Décembre. De quoi passer de délicieuses fêtes de fin d'année. On y croit, même si l'absence de changement dans le traitement et son suivi me préoccupe. Le transfert a lieu. 3 blasto décongelés, deux transférés. Ce sera un 25 Décembre avec des larmes, de tristesse et de déception. Encore une fois.

Février nous y revoilà. Il reste un blasto. Le médecin est très clair. Il y à entre 20 et 30% de chance de survie à la décongélation. Puis a peine plus d'accroche si il survit. On demande a faire une nouvelle FIV. Autant refaire un stock d'embryons plutôt qu'un traitement pour rien. Impossible, la loi l'interdit, avant une FIV il faut forcément faire le traitement le moins lourd (physiquement on s'entend), donc ce sera TEC (si ça se fait ahah).

On y va, en se disant que de toute façon vu les chances, on le fait surtout pour envisager de faire une nouvelle FIV en Mai ou Juin. Le traitement est lourd pour moi, comme d'hab. Entre la durée et les effets secondaires (amis des bouffées de chaleur, vertiges et nausées bonjour) et les insomnies quotidiennes, on arrive le jour du transfert éreintés. Ca se passe mal. Le médecin qui pratique le transfert est violent. Je la hais et j'ai envie de pleurer. C'est la première fois pour nous qu'un transfert se passe mal.

10 jours plus tard le test est positif. Le taux est bon. On pleure de joie. Je pleure chaque fois que je pense que "ça a marché". Impossible pourtant de me projeter, j'ai la peur au ventre pendant trois mois et les pertes de sang à deux reprises me rappellent douloureusement l'issue de la première FIV. Chaque fois que je vais aux toilettes je tremble, et j'y vais souvent. Je suis schizophrène. J'ai l'impression que j'ai passé tellement d'année en ayant intégré l'idée que je ne porterai probablement jamais d'enfants que cette état me trouble. Les échos se suivent, les traitements sont lourd et chaque semaine le dosage m'inquiète. La progestérone est trop basse "si vous passez sous 10 vous allez le perdre". Tout m'angoisse, les jours sont comme des mois et les semaines s'égrènent à un rythme douloureux.

3 mois et je n'y crois toujours pas. J'arrive à peine à en parler, et encore je dis seulement "ça a marché", jamais "je ne suis enceinte". Il faudra encore quelques semaines pour l'intégrer. Pouvoir dire ces mots magiques et les répeter avec délectation. Aujourd'hui je suis enceinte de 4 mois, et même si je pleure encore lorsque je dis, la tristesse me semble bien loin et la seule chose qui m'habite est le bonheur indescriptible qui m'envahit à chaque fois que je prononce ces paroles "je suis enceinte"

Ray et moi allons avoir un bébé

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2 mai 2014

Here we are

Je ne pensais pas qu'un jour je ferai une FIV.  Enfin, j'imagine que personne n'y pense avoir d'être un looser de la reproduction, mais ce que je veux dire par là, c'est que lorsque nous avons compris que nous faisions partie des loosers, je ne pensais pas que j'aurai un jour la capacité de faire une FIV. Parce que ça implique pleins de trucs. Comme par exemple  aller à l'hopital; porter ces blouses ridicules à fessiers apparent et faire une anhestésie générale. Parce que ça implique de mettre un embryon dans mon utérus et qu'il n'y à plus qu'a espérer que mon très bel intérieur aux tissus lisses et soyeux lui convienne pour que par on ne sait quel miracle il s'y accroche. Fais chier les métaphores religieuses, je ne trouve que ça. Pourtant je suis plutôt convaicue que si par bonheur ça marchait, ce ne serait nullement lié à une quelconque intervention divine.

Je ne pensais pas non plus qu'un jour j'accepterai de prendre un tel traitement. Et surtout je n'imaginais pas que je pourrai trouver ça fun de me piquer des aiguilles dans le gras du bide. Mais bon, c'est la première fois. Alors comme toute nouveauté, il y à quelque chose d'excitant. Et puis aussi une part de moi ne peut pas cesser d'imaginer que peut-être ça pourrait marcher.

Pourtant, je suis le témoin impuissant de mon stress. Pulsion de ménage, crises maniaque, oublie et déni total de la réalité lorsqu'il est question de l'heure de me faire une injection. Je me fais des petits plaisirs, genre, j'attends dimanche pour lire la notice de tel médicament. Du coup j'attends dimanche avec délectation, pour savoir la suite. En attendant, je monte en pression pour rien, je ne cherche qu'a contrôler, tout et tout le monde. Emprise, emprise, mon nouvel amour. Le monde doit se plier à ma volonté pour que j'ai l'impression de pouvoir y survivre. Volonté bien entendu qui se dissout dès qu'il est question de renoncer à une cigarette. J'alterne entre une sérénité naïve ou bien entendu je vais me passer de cette cigarette, parce que je n'en ai pas besoin, parce qu'elle va être compensée par le décapeptyl que je m'injecterai ce soir, parce que c'est mal (Hi God, I'm still there) et un déni dans lequel je me dis que j'ai déjà bien réduit, que j'emmerde tous ces connards bien-pensant qui envahissent les forums pour dire que c'est irresponsable, que l'on pourrait penser à notre futur bébé. Putain bande de connards, c'est rude, rude à en chialer. Ca fait 3 ans et demi que j'essaie d'avoir un enfant. Je ne compte plus le nombre de fois ou j'ai arrêté, au départ parce que je pensais que baiser me suffirait pour me reproduire, ensuite parce que j'étais l'heureuse receveuse de montagne de sperme sélectionné pour son pouvoir fécondant. Et c'est rude, mais merde vraiment rude, de s'astreindre chaque mois, pendant tant d'année, en pensant qu'on le fait pour nous, pour notre projet, pour qu'il se concrétise et que la seule chose qui se concrétise, c'est le sang dans mes fonds de culottes chaque mois.

A ce jour, je n'ai pas rencontré un médecin, une personne dont la reproduction est le domaine qui a pu me donner une information précise, ou une injonction. Personne ne m'a jamais demandé d'arrêter complètement de fumer. Bien entendu, on m'a dit que ce serait mieux, mais pourquoi? Est ce la nicotine? Si je vapote (donc inhale simplement de la nicotine pure) est ce néfaste. Et pas pour la grossesse bordel, la dessus les études sont plutôt précises sur les risques et les incidences, mais sur la conception. Est ce que si je fume 5 cigarettes par jour je réduits ma capacité physiologique à concevoir? Est ce pire, mieux si je vapote? Si j'utilise un substitut nicotinique et ce pour concevoir?

Je pense vraiment que le jour ou j'ai une double barre sur un test je réussirai à m'arrêter. Sauf que ça fait 3 ans et demie, et que merde, je ne peux plus envisager un essai sans me dire, si ça rate, je recommence.

Alors je suis entrain de faire une FIV. Tout au moins le traitement pour. Je fume 3 à 4 cigarettes par jour, et j'ajoute à cela quelques spray de substitut, 5 ou 6 je pense. Est ce un moindre mal? Et si ça m'aide à rendre cela acceptable? Pour le moment j'ai l'impression d'avoir beaucoup réduit, donc je me sens moins coupable, mais si ça ne marche pas?

30 octobre 2013

Et maintenant on fait quoi?

Comme toutes les bonnes choses ont une fin, notre stock de paillettes remboursées arrive à sa limite. Autrement dit, il nous en reste 3.

Mon gynéco pense que nous avons des chances légitimes pour que l'IAD marche. Alors ça en grille une. Si ce n'est pas le cas, ça nous mène à seulement deux FIV Do remboursées. C'est peu.

Le choix était déjà difficile, partir direct en FIV Do, tenter une IAD de plus? Face à ça, rien de mieux qu'ajouter un nouveau paramètre. Pour la FIV, nous avons choisi le privé. Malgré les neuf pauvres spermatozoïdes comptabilisés lors des spermogrammes, ont pourrait tenter une FIV sans donneur.

Alors quoi? On tente direct une FIV? On laisse tomber le don pour l'instant? Et ce choix que nous avons fait il y à plus d'un an maintenant, de tenter de nous reproduire avec un donneur on en fait quoi? Alors entendons nous bien, si nous étions passés par le CECOS, c'est parce que la précédente personne à qui nous nous étions initialement adressé pour une FIV estimait qu'avec si peu de spermatozoïde, nous risquions d'avoir pléthore d'ovocytes et une infime chance que ceux  fécondés puissent se développer.

Notre choix du donneur au départ, c'était ça. Pas de FIV pour moi, donc pas de shoot aux hormones à s'en faire péter les ovaires, et pour Ray, pas de chirurgie le D-day si il n'y avait pas ou trop peu de spermatozoïdes. Autrement dit, pas de violence, du soft, et des chances bien plus raisonnables que ça marche.

Sauf qu'entre temps, nous avons fait 7 IAD, nous tenterons probablement la 8ème, et si ça ne marche pas, on aura eu notre quota de souffrance, de violence symbolique et d'imaginaire broyé.

Alors on fait quoi maintenant? Encore un choix raisonnable, une FIV Do, avec l'assurance d'un spécialiste qui nous dit que ce sera une formalité (lol, il nous a prit pour des bleus)? Une FIV sans donneur, c'est à dire ce que nous avons refusé il y à 15 mois? Des IADs à n'en plus finir (le CECOS nous a confirmé que c'est open bar de paillettes)?

Se pose bien entendu de nouveau la question du don? Initialement nous nous étions dit que notre projet commun c'était d'élever un enfant (ou plusieurs, lol), pas de mélanger nos gènes. Ce que nous voulions c'est fonder une famille, continuer ensemble, s'inscrire dans ce grand flux des générations, partager quelque chose de nous avec cet être qui allait prendre part à notre quotidien et y avoir autant d'influence. Alors pourquoi je bute? Pourquoi aujourd'hui j'en doute? Parce qu'un professionnel nous a dit que ce serait possible autrement? Parce que je culpabilise vis à vis de Ray? Que la question du renoncement a été bien plus importante pour lui sur ce point, et que j'y vois quelque chose d'une réparation possible?

En attendant de prendre une décision je somatise. Infection urinaire, kyste aux ovaires, chaque mois à son lot de petits incidents qui repoussent la prochaine échéance. Je m'en remet à mon corps. J'imagine que lorsque j'arrêterai de me rendre malade, c'est que je serai prête à envisager ces démarches. En attendant j'hiberne.

7 octobre 2013

Ne plus oser y croire

Après moult tergiversations, nous avons décidé de tenter une 8ème IAD.

8, oui, ça veut dire que si elle ne marche pas, nous n'aurons plus que 2 FIV remboursés. Ca signifie qu'avec ce choix, nous prenons un risque supplémentaire de sortir le ventre vide de la PMA.

Je crois que je reste toujours persuadée que cette décision est la bonne (au regard des éléments médicaux, avis des spécialistes, etc). Pourtant, depuis que c'est acté, j'ai comme une boule au ventre. Déjà savoir que ce sera la dernière. Mais aussi une autre peur qui existait déjà lors des précédentes tentatives mais qui petit à petit à grandit. J'ai peur de m'imaginer enceinte. Au tout début aux premières IAD j'imaginais même l'écho. Au fil des échecs c'était simplement le test positif. Aujourd'hui toutes ces pensées me sont interdites. Trop peur d'être déçue, d'avoir mal.

J'ai envie, j'ai terriblement envie de croire que ça va marcher, que ça peut marcher. Mais au fond de moi quelque chose me l'interdit. Je ne sais pas si c'est simplement qu'après toutes ces tentatives je suis blindée, et qu'avant tout il s'agit de se protéger ou si c'est parce que je ne suis plus sûre de notre décision. Parce que si ça ne marche pas j'ai trop peur de la suite.  Mon imaginaire s'est refréné petit à petit. Je n'imagine plus avoir un enfant, ni même être enceinte. Pour l'instant il n'est question que de protocole, de logistique, de gestion de l'espoir et potentiellement de la déception.


J'ai peur de m'imaginer enceinte et peur d'avoir à jamais le ventre vide. De la défense en barre, mais surtout plus aucune perspective

5 juillet 2013

Vous reprendrez bien un peu de réel

Après six mois d'IAD infructueuses, faisons un petit bilan

La première chose qui me vient en tête, c'est que ces six mois ont étés comme iréels. Peut importe la configuration, il y à forcément eu un moment au cours de chacun de ces essais, ou j'ai cru pouvoir être enceinte. Heureusement, j'ai été rattrapé par la réalité, mais il y à toujours eu un symptôme, une sensation, et même deux -oui putain deux!!- jours de retards. Mais alors qu'est ce que ça fait? Prenons le retard, puisque c'est le plus récent, et encore maintenant le plus douloureux. Voilà maintenant trois ans que nous essayons d'avoir un enfant. Depuis que nous savons que pour nous faire un bébé est hight tech, je n'ai jamais plus eu un jour de retard. Jamais. Sauf, le cycle dernier.

On a beau eu se dire de ne pas s'emballer, qu'avec les hormones tout ça, ça pouvait provoquer ce genre de chose, à chaque fois que j'allais aux toilettes j'e ressortais et voyais le visage de Ray tendu. Souvent nous nous regardions, et nous nous disions juste chut. Puis ta gueule. On se disait d'attendre, et ne faisions que d'y penser. C'est pathétique deux jours. Lorsque j'ai eu mes règles, je me suis juste traitée de conne. Comme si les miracles pouvaient arriver.


Ce qui me trouble, c'est que ces sensations je les aies vécues. C'est que cette immense joie (celle de ne pas avoir mes règles), m'a habitée. Qu'au quart de tour je me suis vue repeindre la pièce du fond. Que d'un coup j'ai eu envie. Que soudainement, parce que j'étais dans ces dispositions psychiques, les choses avaient moins de poids. Tout ça je l'ai vécu, et pourtant, ce n'était que de l'imaginaire. J'ai plané pendant deux jours (deux jours c'est vraiment pathétique), alors que tout était dans ma tête.

Alors après six mois, ce n'est pas tant que l'on se sent vide, ça c'est plus devenu une constante. C'est surtout que l'on ne sait plus tellement qui on est. Ce que je vis, ce que je ressent, n'est que le fruit de mes fantasmes et projections. Ma réalité a été parralèle pendant tous ces mois, je rêve éveillée; et tous les 28 jours je reprends juste une tasse de réel, pour ressentir de la véritable souffrance, celle qui retourne l'estomac et fait pleurer en cachette, parce qu'elle rappelle que le reste du temps, on ne vit que dans de l'imaginaire.

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17 juin 2013

Non monsieur l'agent, ceci est mon sperme, rendez le moi

Le gag

Ou comment abandonner toute dignité pour ne pas avoir à dévoiler que l'on se ballade avec sa petite sacoche de sperme bien lavé.

 

12h30, labo, je récupère ma boite de sperme lavé que je range bien précautionneusement dans la poche interne de ma veste. "bien au chaud contre moi" comme a dit la dame du labo. Ca a déjà quelque chose de déstabilisant en soi. Le sperme dans le container, on s'y fait, d'autant plus que jusque là, personne dans les transports ne m'a fait de regard entendu genre "je sais que tu ballades tes gamètes congelés". Mais franchement, sans vouloir révolutionner la PMA, n'y à t'il pas l'once d'une modification, qui permettrait au gens venant chercher leur sperme, qu'ils n'aient pas à se le trimballer jusqu'à un labo, puis sous format pochette surprise, jusqu'à chez leurs gynéco. Genre, le CECOS ne pourrait il pas préparer les paillettes, et nous les filer dans un sac Pic*rd qui lui permettrait de rester à température ambiante?

Bon, ça ajoute au folklore. On se pose des questions. Et si la boite se renverse, vais je être enduite de sperme? Est ce hermétique ou bien ça peut couler? Est ce que mon sperme est assez au chaud ou vaudrait il mieux que je le foute sous mon t-shirt? La température ambiante est assez élevé, cela ne va t'il pas griller mon sperme?


Bref, de quoi combler l'heure de trajet qui sépare le labo et le cabinet. Sauf que, qui dit trajet, dit métro (oui j'ai laissé tomber le tacos, la PMA, ça commence à avoir des frais collatéraux -préparation des paillettes, locations du container) qui puisqu'ils se réitèrent depuis pas mal de mois deviennent un peu trop important pour que je ne me paye le luxe du taxi).

C'est là que le gag commence. Main droite, container, poche gauche paillette décongelée, main gauche sacs de chaussures (en compensation de mes nombreux efforts pour me reproduire) (quand je dis que la PMA commence à avoir des frais collatéraux conséquents). La ligne est blindée; je me poste debout, au milieu de deux wagons, dans ces nouvelles rames ou de petites passerelles s'entrecroisent. Le métro pile. Le container se renverse. Un peu. Un tout petit peu. Pas suffisamment pour faire une mare d'azote, mais juste assez pour fumer de manière significative.

Je fais l'indifférente. Pas mon voisin. Clairement il flippe. Lui aussi est un traumatisé du "si vous voyez un colis abandonné ou qui paraît supect". Il me dévisage. Je lui rends un regard vide de voyageur blasé. Il ne semble pas l'entendre de cette manière et cri "mais qu'est ce que c'est, qu'est ce que vous transportez, ça fume!!!".

Alors, autant dire que là, ne m'est venu qu'une chose en tête. Si le stressé appelait un agent, il y aurait probablement fouille, et j'aurai pour ainsi dire, tout le plus grand mal à demander à l'agent de me rendre mon sperme, car la dame a dit que je dois le garder bien au chaud contre moi, et que j'en ai chié pour l'avoir, alors il est à moi, et j'ai toute légitimité à promener mon sperme au chaud comme ça.

Il a bien fallu être inventif. Sur le coup, pour calmer le tendu, j'ai dis que j'étais étudiante en art, que c'était pour un projet. Il m'a lancé un regard entendu, genre vous les fumistes d'école d'art, vous devez bien vous marrer. Ca m'a suffit. J'ai eu tout le loisir du reste du trajet pour me dire que dire que j'étais dermato était plus crédible, référence au brûlage de verrues, sans avoir jamais vu un dermato promenant son azote liquide.

10 juin 2013

Ventre vide

Je n'ai pas connaissance de grands nombres d'ouvrages parlant de la stérilité dans le couple sans le prendre sous l'angle "tu es une vieille femme carriériste, culpabilise, tu n'avais qu'à moins penser à ta pomme" ou "tout est dans la tête, je connais l'amie d'un ami qui est tombé enceinte le jour ou elle a reçu son agrément pour adopter".

Bref, rien qui ne me parle des masses, parce que je ne suis même pas une vieille femme carriériste, alors je ne peux pas culpabiliser là dessus. Comme au départ, l'origine de notre stérilité était clairement expliquée (OATS très sévère, donc pas 1 million, pas 20 000, même pas milles spermatozoïdes, mais la modique somme de 6, oui 6, si ça ce n'est pas du spermogramme digne du guiness des records), alors bon, on a eu un don, les choses étaient assez simple, j'allais être ensevelie sous des montagnes de foutre bionique et je tomberai enceinte d'une multiple progéniture.

Mais comment dire, la PMA, c'est beau lorsqu'on l'imagine, dans la réalité, ce qui semble logique ne l'est en rien. Donc pas de montagne de sperme, mais surtout pas de grossesse multiple, pour ainsi dire pas même une petite grossesse de rien dutout.

Et comment on se sent soi, dans ces moments là. Il y avait pour moi au départ quelque chose d'une insouciance, lié à une forme de certitude : ça va marcher. Au fil des mois, le chateau de carte s'écroule, ce que nous imaginions comme une certitude devient une hypothèse, puis une infime probabilité. En parrallèle s'opère petit à petit une forme d'effondrement narcissique.

Je ne me vois plus que comme un ventre vide.

26 mai 2013

Schrodinger's pregnancy

 

 

 

Au début, lorsque l'on est encore tout choupi, et que l'on croit qu'il suffit d'un cycle spontané pour faire une IAD qui marche, on se dit que la logistique nécessaire est somme toute assez peu pesante. D'autant plus lorsque l'on a fuit l'hopital et que c'est notre bon vieux gynéco -à qui on n'hésite plus à claquer la bise et parler projet de week end- qui fera tout ça.

Lol. Les mois défilent, il faut bien se résoudre a upgrader un peu les techniques, dans l'idée que peut être, un jour, cela puisse permettre qu'une putain de double barre apparaisse sur un test à pipi, et pas parce que l'on s'est shooté au gonal et que c'est un faux positif (note pour plus tard : attendre ces putains de 15 jours avant de faire un test suite à un déclenchement, la loose c'est bien, les fausses joies, ça pique un peu quand même).


Bref, la stimulation en soi, ça à quelque chose de marrant, je ne me lasse pas de m'enfoncer des aiguilles dans le bide, ni d'avoir des seins de porn star (le clomid par contre, pour avoir réussis le maxi combo et m'être fait tous -oui tous!- les effets secondaires et indésirables, on repassera merci). Le truc un peu relou, c'est que ça implique des échos (j'en fais au moins deux avant le D-day, donc au moins deux matinées de grillées à la fourmilière (oui, mon gynéco à beau être funky, il ne commence à travailler que vers 10h). Mais bon jusque là c'est jouable en terme de logistique.


La bonne blague, c'est lorsqu'il est question d'aller retirer ses paillettes. Alors je ne vais parler que du CECOS de Cochin, parce que je ne connais que celui là -et j'espère ne jamais à avoir à mettre les pieds dans un autre-. Déjà, à Cochin, ils ont trouvé que le thermos en verre, c'était un peu dangereux, parce que des ploucos se sont brûlés avec (en gros il faut te balader avec le thermos ouvert donc si tu le cognes, tu as un peu d'azote qui verse, c'est marrant, ça fume, mais sur la peau ça défonce). Ils ont du se prendre une ou deux menaces de procès parce que maintenant nous n'avons plus le droit de récupérer nos paillettes avec nos thermos perso. Sur le coup, ça m'a plutôt désappointé parce que

  • On a putain de galéré pour trouver un thermos en verre, j'en étais super fière, et maintenant il ne me sert à rien
  • Ca avait un petit côté old school assez plaisant, genre après tout ce truc hautement technique, le thermos donnait un petit genre "artisanat de la reproduction"
  • Le thermos avait une fonction cathartique puisqu'après avoir utilisé la paillette, il nous restait tout l'azote avec lequel nous pouvions faire de super expériences (genre savais tu que si tu plonges une carotte une dizaine de seconde dans de l'azote liquide, elle ressort congelée, et si tu la laisse plus longtemps, elle se casse en milles morceau : la révolution de la julienne!)

Surtout, en terme de logistique, ça ajoute une étape. En gros, en arrivant il faut aller récupérer un container (genre le truc énorme, en fonte, qui pèse une blinde) à la pharmacie du coin, qui bien sur n'en a que 9; et qu'il ne faudra pas avoir oublié de réservé une dizaine de jours avant, si tu ne veux pas arriver gonflé d'hormones au CECOS, mais les bras ballants parce que la dame n'avait plus de container (on est pas passé loin de cette loose là, je crois que j'aurai fais un petit scandale ^^)

Donc step one, la pharmacie, tu te rends au CECOS, et là, c'est le mystère. Pour conserver ton anonymat, la dame te donne un numéro. Mais lorsque tu seras appelé, on te demandera tes papiers d'identité. Après avoir longuement réfléchis je ne vois pas en quoi cela conserve l'anonymat puisque si c'est pour les autres personnes de la salle d'attente, si nous les connaissons, pas besoin d'avoir un nom c'est mort, et si c'est pour les médecins, ils auront besoin ensuite que nous justifions notre identité... Bref, ça a un petit côté bingo, disons que c'est folklore...

  • Premier mystère, on peut être les seuls dans la salle d'attente, ça peut prendre 5 minutes pour que l'on nous appelle comme une heure. Si l'on se base sur notre expérience, le retrait des paillettes a prit entre 20min et 3 heures (sur 5 fois) et ce peu importe notre heure d'arrivée (des fois à 8h, des fois à 10, des fois à 13...). Autant te dire que si tu as rendez vous chez ton gynéco après, vois large, quitte à aller promener ton container dans des cafés après, histoire de tuer le temps.
  • Second mystère, les couloirs du CECOS doivent être immense. Et lorsque je dis immense, c'est peu dire. Une fois que tu as été appelé, tu vas dans une petite pièce -qui soit dit en passant doit au mieux être lavé une fois par semaine, le sol est dégueulasse -et tu vas comprendre pourquoi j'ai eu le temps de regarder le sol-) tu donnes ton numéro (c'est le moment ou il faut être un peu content, tu as un peu gagné au loto là), tes pièces d'identité, et là, la dame s'en va. Il ne te reste plus qu'à écouter les claquements de portes, et passages dans le couloir. Et là tu fantasmes. Tu en arrive à te dire que la réserve de sperme doit être super loin, ou alors que c'est un peu aléatoire, quand tu entends le docteur michou dire "les deux paillettes là, c'est pour toi" à sa collègue, que tu entends pleins de voix, de passage, mais que rien. Ton médecin et ton container ne viennent pas. Au bout d'un moment qui te semble indéfinissablement long, il arrive, souvent essoufflé, des photocopies plein les mains, et le container comme un graal qu'il pose en évidence sur la table -il y à dû avoir une note de service à ce sujet, tous le font-. Tu signes, tu pars, mais tu n'en a pas terminé

Au début on se la jouait taxi, genre oh un container dans le métro, avec la fumée qui en sort, ça risque d'être tendu. Bon autant te dire qu'au bout de la 4ème fois, ton portefeuille commence à te signaler que ça va bien les conneries, et que bon, le container, ça ne fume pas tant que ça. Donc direction le métro, et le labo, qui va préparer ton sperme congelé. Nouveau mystère. Pourquoi? Pourquoi peut on utiliser la paillette directement lorsque le gynéco dépose le sperme sur le col de l'utérus, alors qu'il faut la préparer pour qu'il le dépose dans l'utérus? Je n'en sais trop rien, ce que je sais par contre, c'est qu'il ne faut pas avoir oublié de prendre rendez vous avec ledit labo, qu'il faut leur avoir déposé un bilan sanguin, et une copie des pièces d'identité, ainsi qu'un consentement mutuel, enfin tous ces trucs qui nous font aimer l'administration.

Ce que je sais aussi, c'est que le labo va te demander 3 heures pour préparer ta paillettes. Donc en gros lorsque tu as rdv chez ton gynéco à 12h30, il faut leur déposer à 8h30 et compte tenu que le CECOS ouvre à 8h tu te trouves face à une impossibilité.

De fait, lorsque je dis que la logistique devient relou, c'est qu'elle se décline comme il suit :

-J1 : rdv chez le gynéco pour l'ordonnance du traitement (oui j'attends tjrs J1, parce que naïvement je continue de croire que ça aurait pu marcher)

-J1 et plus : tour de toutes les pharmacies du quartier pour trouver ma came (d'ailleurs la pharmacie juste à la sortie du métro château rouge dans le 18ème à tjrs deux boites d'ovitrelle en stock dans son frigo ^^)

-J10 écho de contrôle

-J11 Récupération des paillettes au CECOS et dépôt au labo

-J12 Récupération des paillettes au labo, et insémination

-J13 Ramener le container à la pharmacie (techniquement on pourrait le faire à J12, mais quand Ray n'est pas avec moi, je suis trop fatiguée pour le faire le jour même, alors il y va lui lorsqu'il peut, sinon le lendemain)

Ce qui implique que je prévois de ne pas arriver au boulot avant 11h à J10, à J11 de même, et que je prends ma journée à J12. Autant te dire que lorsque ça se reproduit 6 mois d'affilés, je suis assez contente de gérer mon planning, et d'avoir une équipe suffisamment conciliante pour accepter que leur responsable se pointe plusieurs jours d'affilés à des heures indues sans poser de questions. Et puis ça c'est lorsque tout va bien (nan, dans le meilleur des mondes, Ray me récupère les paillettes mais malheureusement il débute un nouveau taf, et difficile d'avoir un employeur super conciliant dans ces circonstances sans lui faire le grand déballage).

Ajoute à cela qu'il faut que tu te prévois entre temps une bonne logistique épilation, si tu ne veux pas arriver et de morfondre de honte chez ton gynéco, chez qui je te le rappelle, j'ai une carte de fidélité -après bien entendu, être classe de la chatte est une question de jugement, je me base sur mes propres critères-.

 

Et après...Après avoir galéré comme un chien à courir tout Paris, être devenu une super secrétaire, tu te dis que putain, tu devrais être enceinte. Mais rassure toi, il n'y à pas de justice dans les bas fonds de la reproduction, estime toi déjà heureuse si tu ovules les jours ouvrables, dans d'autres circonstances, tu aurais pu te retrouver à te shooter aux hormones sans même avoir une paillette à donner à ton corps assoiffé de sperme.

Donc après tout ça, c'est un peu le chat de Schrodinger. C'est quantique. Tu es enceinte (enfin tu t'en convainc) et en même temps tu ne l'es pas (enfin tu t'en convainc aussi, pour ne pas être trop déçu). Et ces deux réalités tangibles sont simultanées. Tu peux avoir des symptômes de gastro, tu prendra ça pour ceux d'une grossesse, alors ne t'enflamme pas. Mon bon combo de la loose me fait me dire que seul une prise de sang me permettra de me réjouir maintenant. Je crois qu'en somatisant, tu peux avoir tous les symptômes de tes rêves, et les shootes aux hormones n'aident pas, tu vois tes nibs comme jamais, mais au grand dieu, ça ne donne aucune assurance quand à l'issue...

Alors il faut patienter comme un crevard. 15 jours, parce que sinon c'est trop tôt. 15 jours, ce sont les plus long de ta vie, et ça recommence tous les mois. Tu y crois en n'y croyant pas, et voilà, c'est comme si les choses étaient figées, plus rien ne peut se passer tant que le jour 15 ne sera pas arrivé. Bien entendu, rien ne réfrène l'imagination. A 3DPO je me dis que tous les spermatozoïdes doivent être mort, que si il y à eu fécondation, elle doit déjà avoir eu lieu, à 10DPO je me dis que si il y à eu fécondation, alors la nidation à peut être eu lieu. A 12/13 DPO, généralement, c'est là que je n'en peut plus d'attendre, que je fais des test pipis, d'ovulation au départ, parce que le grand Ternet regorge de témoignages de personnes qui ont détecté une grossesse comme ça, puis de grossesse même. Et puis jusque là, c'est à peut prêt le moment ou j'ai systématiquement eu mes règles, donc mon ordonnance pour un test de grossesse sanguin à 6 mois, ne m'a toujours pas servie, et pourtant, chaque mois, je la range précautionneusement dans mon agenda, à la date ou, peut être, cette fois j'aurai besoin de l'utiliser.

 

 

 

21 mai 2013

Pas même une femme

Lorsque l'on a commencé les IADs, tout semblait facile. Ray est OATS, c'était la raison désigné pour laquelle nous ne pouvions pas nous reproduire comme le commun des mortels.

A partir du moment ou nous avons pu avoir accès à du sperme de compétition, plus rien ne semblait pouvoir contrecarrer nos desseins. Pas même besoin de stimulation, j'ovule au D-day, les premiers échecs ont étés mis sur le coup de timing un peu limite.

Sauf qu'au bout de 4 fois, deux boites de clomid et des injections plus tard, indisciblement, un déplacement se produit. Petit à petit, c'est moi qui n'arrive pas à tomber enceinte. Bien entendu, j'ai parfaitement conscience que ce n'est que de l'imaginaire, de la culpabilité et le besoin trouver une raison à cela, pourtant, malgré tout, c'est quelque chose qui me frappe dans mon identité.

Il nous reste une paillette. Et si ça ne marche pas? Et si nous nous lançons dans les FIV et les TEC. Et si dans deux ans, c'est toujours la même histoire, la même souffrance? Cela fait six mois que nous avons arrêté de vivre, que chaque jour est ponctué par l'attente de la prochaine tentative, du prochain résultat. Cela fait trois ans que nos projets de vie sont en quelque sorte arrêtés, que nous nous interdisons en permanence de nous projeter. Parce qu'au départ, on pense passer les vacances suivantes, ou bien le noel suivant avec un enfant -au moins dans le ventre- et le temps passant, les échecs s'accumulant, on en arrive à se dire que peut être nous ferons partis des loosers de la PMA, que jamais je ne porterai d'enfant.

Cette idée se formule progressivement et elle se complète par "pas même un femme".

Alors bien entendu, on va me parler des incidences psychologiques, qu'il ne faut pas nier dans le désir de grossesse. Que cette obsession n'en rend probablement pas les choses plus facile. Cela dit, que peut on faire à part culpabiliser, à part se dire "c'est de ma faute si on n'arrive pas à avoir d'enfants"? Et qu'est ce qu'on en fait de tout ça? Rien, du vide en écho du vide.

27 avril 2013

clomid mon amour

Nous voilà repartis pour notre quatrième IAD, un peu moins déprimé que la fois précédente. La barre des enjeux s'élève, alors je m'en fiche si le clomid me fait perdre mes cheveux, et que ma température interne a oublié l'existence d'un thermostat. J'accepte assez simplement l'idée de prendre ces machins là, parce qu'avec un peu de chance, c'est ce qui va nous permettre de faire une IAD dans des conditions optimales.


Mais causons plutôt de la vie sociale et l'IAD. Compte tenu que je gère mon emploi du temps, et que mes conditions de travail sont relativement confortables, je peux me permettre de quitter la fourmilière sans trop de difficultés ni d'incidences sur le fonctionnement. Donc dans l'absolu, cela n'est pas une source de préoccupation tellement importante.

Par contre, ce dont je prends compte petit à petit, c'est que plus les mois passent, moins je ne parle. C'est une sorte de mélange, entre le sentiment d'être profondément égoïste, trop centrée là dessus, et que cela constitue le centre exclusif de mes préoccupations. Le poids que cela peut être pour mes amis, et la difficulté à partager avec eux d'autres choses que cela. Et puis j'en arrive à ne plus vouloir les voirs parce qu'à quoi bon? Leur dire que je suis triste? Que rien ne remplie le vide en moi? Et quoi? Personne n'y peut rien, c'est simplement injuste. Et plus les IAD foirent, plus une idée se formule chez moi, qui serait celle que je ne peux pas tomber enceinte. Que quelque chose dysfonctionne chez moi, sans pouvoir dire si c'est physique ou psychique. A quoi bon partager ce genre de fantasmes? Et qu'en attendre? Des mots réconfortants qui ne le seront pas? De la sollicitude ou de l'inquiétude? Comme s'il n'y en avait déjà pas assez. Et si seulement j'arrivais à vivre cela autrement que comme un poids supplémentaire. Presque une forme de culpabilité d'inquiéter.

Alors les mots disparaissent. Les soirées se transforment en prendre un verre, puis un café, et au final, plus rien. Je ne rappelle pas, ou j'ai piscine, parce que partager des choses d'eux me demande une attention terrible et que petit à petit, parler de moi devient quelque chose d'impossible. Foirer une IAD n'est pas grand chose comparé au regard des Autres.

Il faisait beau, nous faisions une pause, j'étais dans un état d'esprit assez optimiste et il l'a perçu. je parlais de mon week end avec entousiasme et il a cru que ma légèreté provenait d'une double barre qui serait apparue pour la première fois pour nous. Dans son regard j'ai su qu'il croyait et je me suis arrêtée au milieu d'une phrase pour lui dire que non. Ses mots exactes étaient "je suis désolé, tu paraissais si...", et c'est là que je me suis rendue compte que depuis tant de mois, je n'avais plus paru heureuse, et que pour une fois que ça semblait être le cas, la source ne pouvait être que celle là. Le message que j'adresse en permanence à mon entourage est donc celui ci, que rien ne me réjouie, rien ne me fera ressentir de la joie tant que je ne serai pas enceinte. Et ce poids, ils le portent aussi.

Autrement dit, quelque soient les agencements, qu'ils soient pour me protéger, de la défense, ou dans l'idée de préserver mon entourage, cette histoire n'épargne personne. Et dans l'idée ou nous aurions un enfant un jour, ce qui me pèse le plus actuellement, c'est que touT ça ne disparaitra pas, que cette culpabilité, je vais la trainer pas mal de temps si aucun mot ne peut être formulé; que cette blessure narcissique n'est pas que mienne parce qu'elle aura occasionné quelque chose d'un déchirement sur lequel, contrairement à l'idée que je m'en étais faite, je ne peux avoir aucune emprise.

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