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Let Them Talk
27 avril 2013

clomid mon amour

Nous voilà repartis pour notre quatrième IAD, un peu moins déprimé que la fois précédente. La barre des enjeux s'élève, alors je m'en fiche si le clomid me fait perdre mes cheveux, et que ma température interne a oublié l'existence d'un thermostat. J'accepte assez simplement l'idée de prendre ces machins là, parce qu'avec un peu de chance, c'est ce qui va nous permettre de faire une IAD dans des conditions optimales.


Mais causons plutôt de la vie sociale et l'IAD. Compte tenu que je gère mon emploi du temps, et que mes conditions de travail sont relativement confortables, je peux me permettre de quitter la fourmilière sans trop de difficultés ni d'incidences sur le fonctionnement. Donc dans l'absolu, cela n'est pas une source de préoccupation tellement importante.

Par contre, ce dont je prends compte petit à petit, c'est que plus les mois passent, moins je ne parle. C'est une sorte de mélange, entre le sentiment d'être profondément égoïste, trop centrée là dessus, et que cela constitue le centre exclusif de mes préoccupations. Le poids que cela peut être pour mes amis, et la difficulté à partager avec eux d'autres choses que cela. Et puis j'en arrive à ne plus vouloir les voirs parce qu'à quoi bon? Leur dire que je suis triste? Que rien ne remplie le vide en moi? Et quoi? Personne n'y peut rien, c'est simplement injuste. Et plus les IAD foirent, plus une idée se formule chez moi, qui serait celle que je ne peux pas tomber enceinte. Que quelque chose dysfonctionne chez moi, sans pouvoir dire si c'est physique ou psychique. A quoi bon partager ce genre de fantasmes? Et qu'en attendre? Des mots réconfortants qui ne le seront pas? De la sollicitude ou de l'inquiétude? Comme s'il n'y en avait déjà pas assez. Et si seulement j'arrivais à vivre cela autrement que comme un poids supplémentaire. Presque une forme de culpabilité d'inquiéter.

Alors les mots disparaissent. Les soirées se transforment en prendre un verre, puis un café, et au final, plus rien. Je ne rappelle pas, ou j'ai piscine, parce que partager des choses d'eux me demande une attention terrible et que petit à petit, parler de moi devient quelque chose d'impossible. Foirer une IAD n'est pas grand chose comparé au regard des Autres.

Il faisait beau, nous faisions une pause, j'étais dans un état d'esprit assez optimiste et il l'a perçu. je parlais de mon week end avec entousiasme et il a cru que ma légèreté provenait d'une double barre qui serait apparue pour la première fois pour nous. Dans son regard j'ai su qu'il croyait et je me suis arrêtée au milieu d'une phrase pour lui dire que non. Ses mots exactes étaient "je suis désolé, tu paraissais si...", et c'est là que je me suis rendue compte que depuis tant de mois, je n'avais plus paru heureuse, et que pour une fois que ça semblait être le cas, la source ne pouvait être que celle là. Le message que j'adresse en permanence à mon entourage est donc celui ci, que rien ne me réjouie, rien ne me fera ressentir de la joie tant que je ne serai pas enceinte. Et ce poids, ils le portent aussi.

Autrement dit, quelque soient les agencements, qu'ils soient pour me protéger, de la défense, ou dans l'idée de préserver mon entourage, cette histoire n'épargne personne. Et dans l'idée ou nous aurions un enfant un jour, ce qui me pèse le plus actuellement, c'est que touT ça ne disparaitra pas, que cette culpabilité, je vais la trainer pas mal de temps si aucun mot ne peut être formulé; que cette blessure narcissique n'est pas que mienne parce qu'elle aura occasionné quelque chose d'un déchirement sur lequel, contrairement à l'idée que je m'en étais faite, je ne peux avoir aucune emprise.

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