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Let Them Talk
26 mai 2013

Schrodinger's pregnancy

 

 

 

Au début, lorsque l'on est encore tout choupi, et que l'on croit qu'il suffit d'un cycle spontané pour faire une IAD qui marche, on se dit que la logistique nécessaire est somme toute assez peu pesante. D'autant plus lorsque l'on a fuit l'hopital et que c'est notre bon vieux gynéco -à qui on n'hésite plus à claquer la bise et parler projet de week end- qui fera tout ça.

Lol. Les mois défilent, il faut bien se résoudre a upgrader un peu les techniques, dans l'idée que peut être, un jour, cela puisse permettre qu'une putain de double barre apparaisse sur un test à pipi, et pas parce que l'on s'est shooté au gonal et que c'est un faux positif (note pour plus tard : attendre ces putains de 15 jours avant de faire un test suite à un déclenchement, la loose c'est bien, les fausses joies, ça pique un peu quand même).


Bref, la stimulation en soi, ça à quelque chose de marrant, je ne me lasse pas de m'enfoncer des aiguilles dans le bide, ni d'avoir des seins de porn star (le clomid par contre, pour avoir réussis le maxi combo et m'être fait tous -oui tous!- les effets secondaires et indésirables, on repassera merci). Le truc un peu relou, c'est que ça implique des échos (j'en fais au moins deux avant le D-day, donc au moins deux matinées de grillées à la fourmilière (oui, mon gynéco à beau être funky, il ne commence à travailler que vers 10h). Mais bon jusque là c'est jouable en terme de logistique.


La bonne blague, c'est lorsqu'il est question d'aller retirer ses paillettes. Alors je ne vais parler que du CECOS de Cochin, parce que je ne connais que celui là -et j'espère ne jamais à avoir à mettre les pieds dans un autre-. Déjà, à Cochin, ils ont trouvé que le thermos en verre, c'était un peu dangereux, parce que des ploucos se sont brûlés avec (en gros il faut te balader avec le thermos ouvert donc si tu le cognes, tu as un peu d'azote qui verse, c'est marrant, ça fume, mais sur la peau ça défonce). Ils ont du se prendre une ou deux menaces de procès parce que maintenant nous n'avons plus le droit de récupérer nos paillettes avec nos thermos perso. Sur le coup, ça m'a plutôt désappointé parce que

  • On a putain de galéré pour trouver un thermos en verre, j'en étais super fière, et maintenant il ne me sert à rien
  • Ca avait un petit côté old school assez plaisant, genre après tout ce truc hautement technique, le thermos donnait un petit genre "artisanat de la reproduction"
  • Le thermos avait une fonction cathartique puisqu'après avoir utilisé la paillette, il nous restait tout l'azote avec lequel nous pouvions faire de super expériences (genre savais tu que si tu plonges une carotte une dizaine de seconde dans de l'azote liquide, elle ressort congelée, et si tu la laisse plus longtemps, elle se casse en milles morceau : la révolution de la julienne!)

Surtout, en terme de logistique, ça ajoute une étape. En gros, en arrivant il faut aller récupérer un container (genre le truc énorme, en fonte, qui pèse une blinde) à la pharmacie du coin, qui bien sur n'en a que 9; et qu'il ne faudra pas avoir oublié de réservé une dizaine de jours avant, si tu ne veux pas arriver gonflé d'hormones au CECOS, mais les bras ballants parce que la dame n'avait plus de container (on est pas passé loin de cette loose là, je crois que j'aurai fais un petit scandale ^^)

Donc step one, la pharmacie, tu te rends au CECOS, et là, c'est le mystère. Pour conserver ton anonymat, la dame te donne un numéro. Mais lorsque tu seras appelé, on te demandera tes papiers d'identité. Après avoir longuement réfléchis je ne vois pas en quoi cela conserve l'anonymat puisque si c'est pour les autres personnes de la salle d'attente, si nous les connaissons, pas besoin d'avoir un nom c'est mort, et si c'est pour les médecins, ils auront besoin ensuite que nous justifions notre identité... Bref, ça a un petit côté bingo, disons que c'est folklore...

  • Premier mystère, on peut être les seuls dans la salle d'attente, ça peut prendre 5 minutes pour que l'on nous appelle comme une heure. Si l'on se base sur notre expérience, le retrait des paillettes a prit entre 20min et 3 heures (sur 5 fois) et ce peu importe notre heure d'arrivée (des fois à 8h, des fois à 10, des fois à 13...). Autant te dire que si tu as rendez vous chez ton gynéco après, vois large, quitte à aller promener ton container dans des cafés après, histoire de tuer le temps.
  • Second mystère, les couloirs du CECOS doivent être immense. Et lorsque je dis immense, c'est peu dire. Une fois que tu as été appelé, tu vas dans une petite pièce -qui soit dit en passant doit au mieux être lavé une fois par semaine, le sol est dégueulasse -et tu vas comprendre pourquoi j'ai eu le temps de regarder le sol-) tu donnes ton numéro (c'est le moment ou il faut être un peu content, tu as un peu gagné au loto là), tes pièces d'identité, et là, la dame s'en va. Il ne te reste plus qu'à écouter les claquements de portes, et passages dans le couloir. Et là tu fantasmes. Tu en arrive à te dire que la réserve de sperme doit être super loin, ou alors que c'est un peu aléatoire, quand tu entends le docteur michou dire "les deux paillettes là, c'est pour toi" à sa collègue, que tu entends pleins de voix, de passage, mais que rien. Ton médecin et ton container ne viennent pas. Au bout d'un moment qui te semble indéfinissablement long, il arrive, souvent essoufflé, des photocopies plein les mains, et le container comme un graal qu'il pose en évidence sur la table -il y à dû avoir une note de service à ce sujet, tous le font-. Tu signes, tu pars, mais tu n'en a pas terminé

Au début on se la jouait taxi, genre oh un container dans le métro, avec la fumée qui en sort, ça risque d'être tendu. Bon autant te dire qu'au bout de la 4ème fois, ton portefeuille commence à te signaler que ça va bien les conneries, et que bon, le container, ça ne fume pas tant que ça. Donc direction le métro, et le labo, qui va préparer ton sperme congelé. Nouveau mystère. Pourquoi? Pourquoi peut on utiliser la paillette directement lorsque le gynéco dépose le sperme sur le col de l'utérus, alors qu'il faut la préparer pour qu'il le dépose dans l'utérus? Je n'en sais trop rien, ce que je sais par contre, c'est qu'il ne faut pas avoir oublié de prendre rendez vous avec ledit labo, qu'il faut leur avoir déposé un bilan sanguin, et une copie des pièces d'identité, ainsi qu'un consentement mutuel, enfin tous ces trucs qui nous font aimer l'administration.

Ce que je sais aussi, c'est que le labo va te demander 3 heures pour préparer ta paillettes. Donc en gros lorsque tu as rdv chez ton gynéco à 12h30, il faut leur déposer à 8h30 et compte tenu que le CECOS ouvre à 8h tu te trouves face à une impossibilité.

De fait, lorsque je dis que la logistique devient relou, c'est qu'elle se décline comme il suit :

-J1 : rdv chez le gynéco pour l'ordonnance du traitement (oui j'attends tjrs J1, parce que naïvement je continue de croire que ça aurait pu marcher)

-J1 et plus : tour de toutes les pharmacies du quartier pour trouver ma came (d'ailleurs la pharmacie juste à la sortie du métro château rouge dans le 18ème à tjrs deux boites d'ovitrelle en stock dans son frigo ^^)

-J10 écho de contrôle

-J11 Récupération des paillettes au CECOS et dépôt au labo

-J12 Récupération des paillettes au labo, et insémination

-J13 Ramener le container à la pharmacie (techniquement on pourrait le faire à J12, mais quand Ray n'est pas avec moi, je suis trop fatiguée pour le faire le jour même, alors il y va lui lorsqu'il peut, sinon le lendemain)

Ce qui implique que je prévois de ne pas arriver au boulot avant 11h à J10, à J11 de même, et que je prends ma journée à J12. Autant te dire que lorsque ça se reproduit 6 mois d'affilés, je suis assez contente de gérer mon planning, et d'avoir une équipe suffisamment conciliante pour accepter que leur responsable se pointe plusieurs jours d'affilés à des heures indues sans poser de questions. Et puis ça c'est lorsque tout va bien (nan, dans le meilleur des mondes, Ray me récupère les paillettes mais malheureusement il débute un nouveau taf, et difficile d'avoir un employeur super conciliant dans ces circonstances sans lui faire le grand déballage).

Ajoute à cela qu'il faut que tu te prévois entre temps une bonne logistique épilation, si tu ne veux pas arriver et de morfondre de honte chez ton gynéco, chez qui je te le rappelle, j'ai une carte de fidélité -après bien entendu, être classe de la chatte est une question de jugement, je me base sur mes propres critères-.

 

Et après...Après avoir galéré comme un chien à courir tout Paris, être devenu une super secrétaire, tu te dis que putain, tu devrais être enceinte. Mais rassure toi, il n'y à pas de justice dans les bas fonds de la reproduction, estime toi déjà heureuse si tu ovules les jours ouvrables, dans d'autres circonstances, tu aurais pu te retrouver à te shooter aux hormones sans même avoir une paillette à donner à ton corps assoiffé de sperme.

Donc après tout ça, c'est un peu le chat de Schrodinger. C'est quantique. Tu es enceinte (enfin tu t'en convainc) et en même temps tu ne l'es pas (enfin tu t'en convainc aussi, pour ne pas être trop déçu). Et ces deux réalités tangibles sont simultanées. Tu peux avoir des symptômes de gastro, tu prendra ça pour ceux d'une grossesse, alors ne t'enflamme pas. Mon bon combo de la loose me fait me dire que seul une prise de sang me permettra de me réjouir maintenant. Je crois qu'en somatisant, tu peux avoir tous les symptômes de tes rêves, et les shootes aux hormones n'aident pas, tu vois tes nibs comme jamais, mais au grand dieu, ça ne donne aucune assurance quand à l'issue...

Alors il faut patienter comme un crevard. 15 jours, parce que sinon c'est trop tôt. 15 jours, ce sont les plus long de ta vie, et ça recommence tous les mois. Tu y crois en n'y croyant pas, et voilà, c'est comme si les choses étaient figées, plus rien ne peut se passer tant que le jour 15 ne sera pas arrivé. Bien entendu, rien ne réfrène l'imagination. A 3DPO je me dis que tous les spermatozoïdes doivent être mort, que si il y à eu fécondation, elle doit déjà avoir eu lieu, à 10DPO je me dis que si il y à eu fécondation, alors la nidation à peut être eu lieu. A 12/13 DPO, généralement, c'est là que je n'en peut plus d'attendre, que je fais des test pipis, d'ovulation au départ, parce que le grand Ternet regorge de témoignages de personnes qui ont détecté une grossesse comme ça, puis de grossesse même. Et puis jusque là, c'est à peut prêt le moment ou j'ai systématiquement eu mes règles, donc mon ordonnance pour un test de grossesse sanguin à 6 mois, ne m'a toujours pas servie, et pourtant, chaque mois, je la range précautionneusement dans mon agenda, à la date ou, peut être, cette fois j'aurai besoin de l'utiliser.

 

 

 

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