Une bonne spirale de la loose ne s'arrête jamais en bon chemin. On a mis une croix sur la FIV, comme on a mis une croix sur le bébé couette. Amer.

Amer de ne pas pouvoir se reproduire certe, mais surtout amer de frustration. On croyait à un nouveau départ, no way. En tout cas pour la FIV.

Depuis les choses ont fait leur chemin. Renoncer à faire une FIV n'était pas très difficile, puisque c'était techniquement impossible. Alors on s'est jeté sur le don, avec l'énergie du désespoir. Aller au CECOS nous rend heureux. On se projete, tout redeviens possible. On fait encore une fois les gens bien, de l'apparence en barre, pour passer les étapes. Rendez vous chez untel, constitution du dossier, visite au JAF et attente devant des couples qui se déchirent. En partant, la secrétaire nous a souhaité bonne chance. Je crois qu'il commence à sérieusement nous en falloir.
Les mois se sont égrénés, il n'en reste plus que 3. Trois mois, qu'est ce que c'est? C'est un trou béant.

Attendre est terrible. Parce que comme chaque fois, on a l'impression que c'est pour de vrai. Sauf que nous portons le poids de nos désillusions passées. Trois minuscules mois qui me semblent une montagne. Durant lesquels le temps ne passe pas. J'attends. J'y pense et j'attends. Je me remplie de fumée à longueur de journée, je m'asphyxie pour me sentir vivante, parce que ces bataillons de nicotine me donnent l'impression de ne pas être vide. Et puis il faudra bien arrêter, et tout deviendra plus concret. J'appréhende d'approcher, de peur d'être déçue. J'appréhende parce que ça me pousse à me projeter. J'attends et le temps est figé, froid, livide, impersonnel.

C'est attendre qui est trop long

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