Quelques vapeurs

La journée se termine, et nous nous apprêtons à fermer la crèche pour deux jours. C'est le dernier jour de cet enfant, sa mère devait venir pour le goûter, "pour se dire aurevoir". Je n'ai pas pu m'enpêcher d'avoir un pincement au coeur lorsque les gâteaux sont arrivés seuls, sans le parent de cette enfant qui l'attendait tant.

Gâteau, bonbons, musique, petits parasol en papier. Des rires, du stress aussi. De la logistique, c'est à quoi se résume parfois une fête de départ. 18h, tous les parents sont là. Elle arrive elle aussi. Avec un caddie déformé tant il est rempli. "Désolé je suis en retard, mais j'ai ramené de quoi faire la fête".

Les parents restent, les rires fusent, les bouchons sautent. Encore une coupe. Les enfants boivent du jus qui pique. Nous rions. "Et dire que si elle n'était pas venue chez vous, elle se serait peut être retrouvée dans une grosse crèche municipale complètement impersonnelle". Le compliment est touchant, je regarde S., ma collègue, et son regard dit qu'elle a aussi prit cette reconnaissance pour elle. L'alcool aidant sans doute, cette mère continue." Il n'y à que dans un lieu comme le votre que j'aurai pu envisager un jour de payer un verre à l'équipe". Entre sincère émotions et rires à n'en plus finir, la soirée se déroule. J'ai eu le sentiment tout l'année, d'avoir les pieds enlisés dans la boue. Chaque pas était laborieux, et la fatigue des précédents m'ont poussés à plusieurs reprises dans un état proche de l'épuisement.

C'était assez caractéristique ce soir là, puisque nous n'étions plus que S. et moi à la fermeture, d'entendre que ce sur quoi nous avions travaillé tout l'année, à savoir donner quelque chose d'une chaleur humaine à ce lieu, s'était progressivement perçu, et surtout, que les familles avaient pu s'en emparer.

Nous sommes rentrés, encore euphorique, par le même chemin. Chacun a composé avec des détours de plus en plus important, pour s'accompagner quelques pas de plus.

Peu importe les semaines qu'il reste avant les congés d'été; l'année a commencé à se terminer ici, en beauté, et après le marasme quotidien dans lequel je ne voyais plus le bout, c'est tout ce qu'il me fallait.