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Let Them Talk
24 septembre 2011

On the road again

Mon univers se centre autour d'une préoccupation, et mes recherches google en son bien le reflet. Il n'y à plus une recherche qui ne contient pas un lien vers des questions qui touchent à la grossesse et l'infertilité. Les déceptions s'accumulent, et les dernières sont particulièrement douloureuses puisqu'elles se soldent par la proposition d'un traitement médicamenteux.

Je sais pertinemment que ça doit faire hurler de rire toutes les personnes qui passent par les AMP, mais la proposition par mon gynéco de commencer ce qui pour moi est "du lourd", a l'effet d'un couperet. Prendre ce traitement, ça signifie une sorte de renoncement. Renoncer à cette grossesse idéale que j'avais rêver. A cette maison que l'on habiterai à trois si vite. En fait, surtout à accepter l'année passée, et la prise en compte progressive que notre enfant, nous ne le ferions pas comme le commun des mortels.

C'est aussi ouvrir la porte à des angoisses, que je murais soigneusement jusque là. Derrière la question des effets secondaires réjouissants (et manifestement assez fréquents), se pose une question bien plus importante, qui pourrait se traduire par "jusqu'ou ira t'on". J'ai l'impression d'ouvrir la dynamique à quelque chose comme "un bébé à tout prix". Oui mais voilà, suis-je prête, à commencer à lutter contre mon corps. Et si ça ne marche pas, suis je prête un jour à me bourrer d'hormones, suis je prête à encore plus? Ouvrir cette voie là, c'est ouvrir un ordre des possibles, sans savoir si nous ne serons pas envahis d'une sorte de frénésie, ou plus rien, ne nous permettra de nous raisonner.

Derrière cela, il y à aussi la question de cet enfant. Si un jour nous arrivons à avoir un enfant, entendu qu'il aura été si désiré, si fantasmé, notre ambivalence vis à vis de lui ne sera t'elle pas d'autant plus importante? S'agira t'il toujours d'apprendre à se connaître, ou ne serons nous pas juste en attente de lui qu'il soit à la hauteur des espoirs que nous avons fondé sur notre vie à trois (ou quatre, la grossesse multiple fait aussi partie des effets secondaires). C'est à dire que la question de son individualité pourrait être balayée par la souffrance que nous avons vécu pour l'avoir.

Je suis donc terrifiée, parce que partagée entre ce désir, c'est à dire cette situation où à l'heure actuelle nous ne sommes pas prêt à renoncer à l'idée d'une grossesse, et cet acharnement potentiel et ses conséquences, à savoir soit devoir finalement renoncer, soit chercher de manière d'autant plus ardue la place que nous donnerions à notre enfant au sein de notre foyer.

Et puis tout cela se vit en couple aussi. Comment s'accomoder au rythme de l'autre? Ray à un examen à passer, et je boue d'impatience qu'il le fasse (comme dirait miss Faithfullyyours, on a pas tous le privilège de se masturber dans un placard à balais en étant remboursé par la sécu). En même temps, je sais pertinemment qu'il m'a fallu près de six mois pour faire les trois pauvres premiers test que j'avais à faire. De l'autre, retarder la prise de ce traitement, c'est décevoir, en tout cas reculer, les espoirs de Ray. Et si un jour je renonçais à pousser la porte d'une AMP? Et si notre couple y survivait, n'y resterait il pas une amertume, quelque chose d'une haine viscérale l'un vis à vis de l'autre, parce que nous n'aurions pas su nous accorder, et que notre vie à deux ne serait que le résultat du renoncement de l'un par amour pour l'autre?

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