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Let Them Talk
7 octobre 2011

La médecine au Moyen-Age

A l'époque ou la FIV ICSI est un geste (techniquement parlant) maîtrisé,ou l'on sépare des siamois, et l'on refait des visage avec la peau des fesses, il y à un domaine qui reste celui des techniques archaïques, j'ai nommé les tests d'infertilité chez la femme.

Outre le fait que l'on se ballade à poil dans à peut prêt tous les cabinets médical que l'on croise -et que lorsque l'on arrive chez le dentiste, par reflexe on commence à enlever son pantalon, c'est dire si c'est fréquent-, les différents examens prescrits ne sont qu'une longue suite de réjouissances, dont le commun des mortels n'a pas idée.

La seule chose qui va donner un peu d'humanité à toutes ces joyeuseté, c'est le médecin, et c'est là que le bât-blesse. Lorsque j'ai eu l'immense plaisir de faire ma première hystérosalpingographie, j'ai rencontré un brave homme, bien sûr de lui "vous allez voir, ça ne fait pas mal". Tu crois vraiment que je n'ai pas écumé tous les forums pour savoir à quoi ça pouvait ressembler? Bien sûr, ce n'est pas une torture, mais parler d'absence de douleur est quand même une blague. Bon, déjà, la bienveillance du monsieur le pousse à m'expliquer, que les jeunes, ils n'utilisent qu'une pince pour tenir le col de l'utérus, mais que lui, il est consciencieux, il en met deux, afin d'être sûr que ça ne bouge pas. Alors bon, ça fait quatre trous plutôt que deux,mais bon, on est plus sûr. Déjà, j'avais envie de lui dire, que c'est de mon col de l'utérus qu'il parle là, et que si deux trous suffisent, je m'en serait bien contenté. Ensuite, on t'injecte le produits, à coup de respirez, arrêtez, respirez, le temps qu'il fasse ses clichés, et une fois finit, c'est là que la grosse blague commence. Le monsieur te dit qu'il faut évaucuer le produit, en remontant rapidement tes jambes contre ton torse. Imagine toi une seconde, à poil, sur une table pour faire des radios, en train de faire ta gym, avec un type en face de toi qui te demande si son stagiaire peut venir. C'est juste non monsieur, n'espérez rien. Ensuite, il te propose d'aller aux toilettes (?), dixit le petit cagibi avec la le chiotte des années cinquante en émail marron vintage, la classe. Autant te dire que, ne sachant pas s'il fallait faire pipi, et en étant en incapacité totale de le faire, j'ai laissé un peu le temps passer et je suis revenue. Ensuite, il te laisse patienter, à poil toujours, assise sur la table de la radio, pour une dizaine de minutes, en te précisant que le produit devrait couler. Là, j'ai juste eu envie de lui dire, espèce de sale connard, tu m'as demandé de venir avec une serviette, ne penses tu pas qu'il serait préférable que je l'utilise, plutôt que de m'en foutre partout en attendant que tu ais terminé de commander ton jambon beurre à tes collègues. Radio finale, pour contrôler l'évacuation, r'habillez vous, et restez une quinzaines de minutes dans la salle d'attente afin de s'assurer que vous ne faites pas un malaise. Un malaise pourquoi? Bon, je suis directement partie, avec une certitude, c'est qu'après être venue chercher mes résultats, je n'irai plus jamais chez eux.

En plus, la moitié des clichés de ce plouc étaient flous, et il m'a affublé d'un joli "alors petite coquine, vous n'avez pas bien retenue votre respiration quand je vous le disais". Là, j'ai pour ainsi dire explosé, être traité comme un tas de viande, ça va cinq minutes, mais se faire traiter de pauvre connasse en prime, c'était trop. Je lui ai gentimment rappelé, que lorsqu'il faisait l'examen, il surveillait en même temps sur la vidéo le déroulé de l'opération ainsi que les clichés qu'il prenait, et, alors que j'avais deux pinces qui me tenaient l'utérus, il aurait pu se payer le luxe de refaire quelques clichés plutôt que de m'en faire porter la responsabilité. J'ai ajouté qu'en prime, faire attendre quelqu'un à poil, assis sur la table, avec de l'iode qui lui coule d'entre les jambes, ce n'est pas très respectueux; et que le petit coquin et ses vilains tours c'était plutôt lui.

Bon, en sortant, j'ai culpabilisé. Parce qu'il m'a semblé que toute la haine que j'avais déversé sur lui, provenait plutôt de la violence que ça me faisais de faire cet examen, et qu'il est bien plus simple de la répandre sur lui. Après coup, je me suis dit que mes paroles n'étaient pas non plus sans fondement, et que s'il avait l'impression de bien faire, cela lui permettrait peut être de se remettre en question.

Lorsqu'il à fallu que je fasse un test de Hunner, aussi bien nommé test post-coïtal, j'ai demandé à mon funky gynéco de me donner les coordonnées d'un labo bien. Et là, oh amour, joie et délectation, j'ai rencontré des humains. Techniquement, c'est bien moins invasif, pas plus qu'une viste de routine chez le gynéco. Mais le brave homme (et ce n'est pas ironique cette fois) était plein de sollicitude. A coup de "je sais bien que vous faites ce test pour des raisons qui vous sont douloureuses, mais je suis obligé de vous poser des questions de l'ordre de l'intime", et "d'ici c'est familiale, n'hésitez pas à m'appeler si vous avez des questions" ou encore "j'imagine que comme beaucoup, vous vous êtes renseigné sur ce test, et internet regorge d'informations souvent contradictoires, alors rassurez vous, ce test n'entrave absolument pas une potentielle grossesse", "mais si vous avez besoin d'informations un peu plus technique, je peux vous les donner, en tentant de rendre limpide mon charabia médical", "dès que j'ai finis les analyses, je vous appelle. Si vous êtes au travail, vous pouvez m'appeler ce soir, pour que je vous explique les résultats, et ce jusque 20h, et aussi le dimanche matin"...etc

Et d'un coup, alors que j'étais plutôt tétanisée, puisque les résultats comportent un enjeu de taille (à savoir si nous aurons le privilège de connaître l'AMP ou non), j'ai eu le sentiment d'être prise en charge par quelqu'un de compétent, et dont le boulot n'est pas de fournir des analyses, mais les relations humaines.

La conclusion qui s'impose d'elle même, c'est que la relation avec le médecin à une telle influence sur le vécu de l'examen qu'il implique forcément quelque chose d'un vécu sur ce parcours que l'on suit. Après cette fameuse hystérographie, je me sentais quelque peut dégradée dans l'image que j'avais de moi même, relative à mon genre notamment et mon identité. Le Hunner est certe moins invasif, mais j'ai quand même raconté toute ma vie intime à ce monsieur (heure du dernier rapport, date du précédent, jour du cycle, traitement) et son boulot c'est quand même d'analyser les glaires, donc en conséquences, le vécu aurait pu être similaire au premier; ce qui n'est pas le cas.

En sortant du labo, je me suis promis que lorsque je serais enceinte, ce monsieur, ainsi que mon gynéco (dont l'humanité n'est plus à questionner), se verraient offrir un bouquet de fleurs, avec des remerciements pour la sollicitude et le professionnalisme dont ils font preuve dans l'exercice de leurs fonctions.

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